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ou si je souhaite que vous vous effaciez en moi.

Tout ce qu’on peut souffrir, je l’ai souffert ; j’ai pensé m’éteindre de violence et de colère, et maintenant je souffre d’une douce et terrible sentimentalité ; ce sentiment fait plus mal que les autres ; je pense à vous avec une tendresse qui me tue.

Je suis là, couchée, près de la sœur Marthe qui brode. Je vois par la fenêtre un ciel d’hiver très bleu.

Si je n’avais connu que votre passion et la mienne, je pourrais, aujourd’hui où je suis si malade, oublier, mais j’ai connu, mon chéri, votre bonté.

J’ai connu votre bonté pour moi auprès de laquelle l’affection de la supérieure est