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être elle a mal à la tête. Si elle pleure, si elle a la main contre son front, et qu’elle dise tout bas : « Je n’en peux plus… », personne ne la voit. Elle est sous sa lampe, sa robe rôde sur le parquet ciré ; elle est là comme si elle était oubliée du monde entier. Elle doit avoir le visage un peu rouge, à cause de cette discussion qui l’a agitée. Quand elle est agitée, sa figure a quelque chose de confus et de faible. Peut-être qu’elle pense à elle, une fois. Elle se dit : « Qu’est-ce que j’ai eu de bonheur ?… » L’expression de son regard devient douce, amère, étonnée, et telle que le regard qu’elle a dû avoir quand elle était petite fille. Elle est toute seule dans sa chambre ; si elle marche, elle entend le parquet craquer et