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tu veux ? » Il répondit avec douceur : « Rien, je suis content que tu sois là. Reste tranquille. Tu te donnes toujours du mal pour ta sœur. Repose-toi ; es-tu contente ? »

J’étais étonnée et je répondais : « Oui ». Il a dit : « Tu crois toujours que personne ne t’aime ; qu’il faut que tu sois bien sage, bien polie pour tout le monde ; mais, tu sais, moi je t’aime beaucoup. » J’ai dit : « Oui, Jean. » Il a continué : « Je te trouve très gentille. L’autre jour quand tu chantais au piano cette barcarolle, j’ai eu envie de t’embrasser. » J’ai dit : « Oh ! Jean ! » Il a repris : « Je sais bien, tu ne me crois pas, tu ne crois pas à mon amitié, mais regarde, voilà un ruban que tu avais dans