en elles ; et la sœur Catherine n’aime que la pêche jaune et la petite fraise des bois qui semble déjà écrasée de peur.
Mais moi, je les aime tous, tous ceux-là, et aussi le raisin, qui a le goût de musc et de cassis, l’abricot, qu’on imagine complètement avant d’y mordre, et qu’on mange avec une telle douceur et tant de perfection, que ce sont, dès que mes lèvres le touchent, de beaux baisers et de beaux soupirs dans un fruit ; la prune verte, fendillée, décollée, crevée, qui est si petite qu’on ne goûte ni la première ni la seconde ; les cerises, toujours trompeuses, qui ne sont jamais comme on les croit — ni sucrées, ni tendres, ni gonflées, ni juteuses, ni pleines — mais qu’on adore parce qu’elles sont le mois de mai, le