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temps passe ! et c’est le seul bonheur du monde ; ensuite il y a la mort qui doit être quelque chose d’aussi beau que l’amour, un plaisir qui a juste la forme de tout notre être.

» Mes sœurs, vous ne savez pas ce que vous faites ; quoi que vous fassiez, vous ne faites rien du matin au soir.

» Boire, manger, être paisible, respirer l’air, prier, étendre des feuilles de verveine entre les nappes de l’autel, se troubler un peu aux souffles du soir et glisser par mélancolie ses mains sur son front penché, ce n’est pas vivre.

» Ô ma sœur Catherine, il faut que vous connaissiez cette tendre tempête, je vous en supplie. Pourquoi n’allez-vous pas une nuit dans ma chambre, à ma place, quand