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L’AMOUREUX ÉTÉ


J’ai ce désir qu’à l’heure ardente de ce mois
Le bois frais et touffu se serre autour de moi
Et n’emplisse les mains de sucs et de verdure ;
— Ah ! sentir sur son cœur s’abattre la nature !
Boire le miel léger des calices profonds
Comme l’abeille d’or et les insectes font,
Prendre pour vêtement quand la chaleur arrive,
L’ombre qui se balance au gré des feuilles vives,
Baiser l’air, goûter l’eau glissante, avoir le cœur
Simple et chaud comme un fruit qui donne son odeur,