Page:Noailles - Le Cœur innombrable, 1901.djvu/86

Cette page a été validée par deux contributeurs.
80
le cœur


— Vous êtes un vallon escarpé ; la nature
Tapisse votre espace et votre profondeur
De mousse délicate et de fraîche verdure.
— Vous êtes dans votre humble et pastorale odeur
Le verger fleurissant et le gai pâturage
Où les joyeux troupeaux et les pigeons dolents
Broutent au chèvrefeuille ou lissent leur plumage.
— Et vous êtes aussi, cœur grave et violent,
La chaude, spacieuse et prudente demeure
Pleine de vins, de miel, de farine et de riz,
Ouverte au bon parfum des saisons et des heures,
Où la tendresse humaine habite et se nourrit…