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la jeunesse


Vous habitez le tronc fécond des cerisiers
Qui reposent sur l’air leurs pesantes ramures,
Votre cœur est léger comme un panier d’osier
Plein de pétales vifs, de tiges et de mûres.

C’est par vous que l’air joue et que le matin rit,
Que l’eau laborieuse ou dolente s’éclaire,
Et que les cœurs sont comme un jardin qui fleurit
Avec ses amandiers et ses roses trémières.

C’est par vous que l’on est vivace et glorieux,
Que l’espoir est entier comme la lune ronde,
Et que la bonne odeur du jour d’été joyeux
Pénètre largement la poitrine profonde.

C’est par vous que l’on est incessamment mêlé
À la chaude, odorante et bruyante nature,
Qu’on est fertile ainsi qu’un champ d’orge et de blé
Beau comme le matin et comme la verdure.