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LA DOMINATION

avec un long ruban ; elles se croient libres parce qu’elles n’ont pas été au bout du fil qui les tient. »

Il n’était pas sûr qu’elle lui dît la vérité lorsqu’il la questionnait sur son jeune passé. Elle affirmait qu’Antoine était son premier amant, mais d’autres fois elle souriait et répondait avec hésitation, cherchant instinctivement à troubler davantage, à satisfaire davantage.

Et Antoine Arnault, par ce mois d’été, savourait cette maîtresse charmante avec un plaisir aigu et bien réglé, ainsi qu’il goûtait son sorbet à cinq heures, et le déploiement d’un store d’osier vert devant le soleil.

Par moments, pour délivrer sa renaissante mélancolie, il instruisait la jeune femme dans l’art de ne point jouir du présent. Au restaurant, le soir, dans l’atmosphère lasse et langoureuse, cependant qu’elle exigeait du garçon qui les servait l’intelli-