Page:Noailles - La domination, 1905.pdf/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
118
LA DOMINATION

cette Maison d’Or, ils contemplèrent la tête pâmée de douleur, la bouche qui grince et sourit, tandis que les longues flèches font, dans le corps admirable, un dur lacet intérieur.

— Voyez-vous, — disait Antoine Arnault, à voix basse, avec une politesse triste, — cette expression du visage, cette convulsion extasiée, c’est la volupté…

Ayant hésité, elle répondait :

— Oui, — pensant qu’il l’instruisait sur la peinture, et qu’il n’en fallait point paraître troublée.

Il la conduisit dans Saint-Marc. Oubliant sa compagne, il s’émerveillait chaque fois de l’or de ce temple, de cet or arrondi et creusé, de ces alvéoles d’or, de l’or ineffable !

« Voici, pensait-il, la cassette et les bijoux de Jéhovah. Si ce n’eût été un songe, le jour de ses noces spirituelles, Jésus vous eût mis,