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sa conversation plus libre, une plus grande aisance, témoignaient qu’il s’y sentait désiré et retenu et qu’il s’y plaisait davantage.

— J’ai Pierre, tu as Jérôme, disait Henri à sa femme quand elle le questionnait sur ce qu’il allait faire dans la journée ; je te laisse la musique, ah oui ! je te la laisse ! ajoutait-il en se tenant les oreilles, rien qu’à voir le piano toujours ouvert.

Jérôme paraissait gêné quelquefois de la bonhomie d’Henri ou des insistances de Sabine pour le retenir à dîner, et il refusait alors avec une aigre obstination.

Quoique madame de Fontenay vît là le souci de discrétion qui était naturel à Jérôme, elle s’en irritait, n’ayant point dans une liaison si innocente le goût de la prudence, et n’imaginant pas qu’on pût renoncer à ce qui était le plus agréable.

Elle ne rencontrait guère son cousin en dehors de la présence d’Henri, de Pierre ou de Marie qui venait de rentrer à Paris ; mais bien qu’elle n’eût point avec lui d’entretiens isolés, madame de Fontenay sentait assez à l’entière confiance que Jérôme avait en elle, à l’