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apparaissaient si inférieurs à son cousin, qu’elle ne pouvait s’empêcher de croire qu’ils en souffrissent, que leur vie en fût amoindrie en toute chance de joie et d’amour. L’idée que Pierre avait pour maîtresse une actrice dont il était aimé, lui semblait affaiblissante et triste.

Pourtant, si certains que fussent son contentement et sa douce insouciance, madame de Fontenay était quelquefois, à la suite de la lecture d’un beau livre, et quand elle rentrait du théâtre, entraînée en pensée loin de Jérôme.

Elle se sentait alors vivante pour d’autres endroits de la terre, pour ces compagnons d’audace et de tumulte qui percent l’histoire de leur lance et toute l’ombre d’un seul de leur désir. Et elle souhaitait à la fois le docteur Faust, jeune et mystérieux au crépuscule, sur la petite place de sa ville, et les cerises de Florence…

Mais les curiosités dans lesquelles la jetait le caractère de Jérôme, la rattachaient vite et durement à une intrigue qui, si mince qu’elle fût, se compliquait d’obscurité.

Le jeune homme avait repris chez madame de Fontenay son attitude habituelle ; seulement