Un soir il chanta, souriant vers elle, une de ces romances attendries où les sons, mêlés aux vers, inventent des paysages et du bonheur.
Sabine troublée le contemplait âprement.
Les paupières délicates de la jeune femme, son sourire, palpitaient comme les étoiles dans la nuit.
Curieuse et volontaire, elle observait le visage du jeune homme, l’éclat noir et blanc des pupilles, les cheveux blonds à reflets roses, et puis elle fermait les yeux, et son âme à elle poursuivait l’autre âme jusqu’au fond de la gorge chantante…
Mais des impressions si aiguës ne lui étaient pas habituelles ; elle était ordinairement étourdie et vaniteuse ; ce qu’elle faisait de plus précis était de compter, pendant les réveils de la nuit, l’âge du jeune homme et le sien, pareils tous deux, et de se réjouir d’avoir devant soi tant d’années à être contents exactement comme ils l’étaient à l’heure présente, elle belle et bonne pour lui ; lui prévenant, gâté, timide et reconnaissant.
Quoique madame de Fontenay n’eût point fait à sa belle-sœur la confidence des attentions de