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— Elle pense, dit Jérôme, que les robes de soie rêche et les mantelets de jais sont conformes au plus haut idéal de beauté.

— Elle a de l’héroïsme dans sa sottise et sa vanité, reprit Sabine, elle rendrait une visite de politesse, avec la grippe, en hiver. Elle pensera à ces choses au milieu de la fièvre et des transpirations de l’agonie. À tous ces gens, l’incorrection mondaine, ce qu’ils appellent ainsi, semble un plus gros scandale que les injustices de la nature, la vieillesse, la maladie et la mort. Ils ne pleurent et ne crient que ce qu’il est décent de crier et de pleurer.

— Il y a là, reprit Jérôme, une certaine élégance…

— Oui, dit Sabine, mais qui est moins de la contrainte qu’une pauvreté naturelle. Et puis, – ajouta-t-elle violemment, comme pour imprégner l’air de sa volonté et respirer librement, – moi, j’aime l’instinct, la force et la vie, et tout ce qui crie, s’élance et tombe, et tout le mauvais caractère humain, si touchant et si sensible.

— Moi, j’aime l’ordre, affirma Jérôme, vous,