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Il y avait écrit au bas de ce cadre :

HENRIETTE-ANNE DE ROCHEGRANDE

MARQUISE DE FONTENAY

MORTE EN 1771


Sabine regardait ce visage riant et rose sous l’étroite coiffure poudrée, la robe chamarrée de passementeries et les deux mains frivoles où coulait une guirlande de fleurs.

Le rire de ce visage artificiel et charmant était si puéril et si continuel, qu’il semblait qu’en quelque ombre que fût désormais cette femme qui avait ainsi regardé la vie, elle avait encore ce rire.

Sabine contemplait maintenant du fond d’une âme fraternelle cette créature des jours finis, qui, mentant à la nature avec ses joues de fard et ses cheveux de poudre, avait connu de l’univers la vision la plus délicate et la plus inventée.

Comment la mort osait-elle toucher à ces femmes fines et fausses, toutes déguisées, qui jetaient dans l’amour et dans la douleur des corps d’apparat et des cheveux de comédie, et qui,