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les autres de soi, fût-ce Philippe ou Marie.

Marie allait partir le mois prochain avec Jérôme pour l’Espagne ; sa dernière lettre était heureuse et plus énergique.

« La pauvre, pensa Sabine, comme je lui faisais peur, je l’empêchais de vivre. »

Et elle lui en voulut un instant, avec un mélange de vanité et d’ironie.

Se sentant si désespérée, elle eut le désir d’aller voir, dans le quartier de Clichy, une demoiselle qui lui avait donné autrefois des leçons de dessin, et dont l’énergie, la résignation brave, la bonté, lui apparaissaient comme un secours émouvant.

Elle trouva cette personne chez elle, dans une petite pièce froide, chauffée seulement à la place même du poêle étroit. Un jour triste éclairait des meubles de laine.

Dans un coin de la pièce, le lit étouffé par un édredon et couvert de rideaux devait remédier au froid de la nuit par l’asphyxie et l’écrasement.

Madame de Fontenay se sentit désolée ; la demoiselle qu’elle venait voir était habituée, active