Page:Noailles - La Nouvelle Espérance, 1903.djvu/308

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Je dois avoir quelque chose de malade dans la tête.

Elle toussait aussi, sortait quand même et n’avait plus de goût à manger.

Les pensées lui venaient au cerveau par plaques lumineuses ou sombres, qui provoquaient en elle l’élan ou l’accablement ; mais jamais plus d’ordre, ni de précision, ni de plaisir. Elle alla un jour voir un médecin qu’elle connaissait et qu’elle aimait. Elle lui dit :

— Docteur, cela va très mal.

Il lui répondit :

— D’abord, asseyez-vous tranquillement.

Mais elle reprit :

— Je n’ai pas la force de m’asseoir tranquillement, on ne se repose que quand on est bien portant.

Elle ajouta :

— Il faut que vous me guérissiez tout de suite, je vous en supplie, de cette douleur que j’ai dans la nuque tout le temps, et d’une tristesse qui me met des larmes dans toutes les veines.

Il lui conseilla le calme, le sommeil, la nourriture.