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Quelquefois, une lourde fatigue l’envahissait. Elle prenait un morceau de tapisserie à quoi elle s’obstinait d’abord, et, peu à peu, elle s’en amusait, pensait à écrire à Henri, à voyager peut-être avec lui, à être heureuse autrement.

Mais brusquement l’angoisse la glaçait comme si une voix en elle lui avait dit : « Tu sais bien que ce sont des mensonges, de pauvres repos de ton esprit. Tu ne peux pas vivre sans le plus amer, et le plus fou, et le plus trouble de la vie… »

Et elle savait bien qu’elle ne pouvait pas vivre sans cela.

Elle avait écrit à Philippe des lettres qu’elle atténuait, ménageant l’embarras où elle le devinait. Un jour elle fut si mal, si fatiguée, qu’elle pensa prier Henri de revenir, de rester avec elle. Et puis elle eut de la honte et du dégoût à la pensée de lui voir porter la peine que lui faisait l’autre.

Lorsqu’elle reçut une lettre où son cousin Louis de Rozée lui annonçait ses fiançailles, elle pleura, tant cela lui semblait attendrissant.

Elle se disait :