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ce mouvement, ce côté artériel des paysages d’Albert Dürer.

Madame de Fontenay rencontra Jérôme sur la route et ils revinrent ensemble en causant doucement.

Ils trouvèrent Marie sur le perron, elle les avait vus, elle prit un visage aigre et agité. Elle bouda. Sabine, que cette attitude contrariait, fit mine de ne point l’avoir remarquée ; mais vers le soir elle interrogea Marie qui tout de suite tomba en larmes dans ses bras. Elle sanglotait, elle répétait seulement qu’elle était bête, qu’il ne fallait pas faire attention à ce qu’elle avait, n’en pas tenir compte. Elle était jalouse… Pourquoi ? comment ? elle ne le savait pas ; elle était jalouse.

Elle expliquait qu’elle avait durement acquis de l’autorité sur Jérôme, réussi à gagner sa tendresse, qu’elle en jouissait, et que lorsque Sabine était là, elle se sentait sans force, anéantie, pauvre, dépossédée.

Madame de Fontenay, en une bonté de désordre et de torrent, lui raconta toute son aventure avec Philippe Forbier afin que son amie fût sans autre soupçon.