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était fou et faible quand il la revoyait, et comme elle ferait de lui ce qu’elle voudrait l’hiver.

Elle, aux Bruyères, continuait de recevoir ses lettres, et le plaisir qu’elle en avait assurait la paix de ses journées ; la fatigue dont le trouble été l’avait accablée se dissipait. Ses entretiens avec Marie lui étaient chers. Elle apprenait que peu à peu sa belle-sœur avait réussi, grâce à une volonté souple et sage, à gagner le cœur entier de Jérôme.

Il y avait plus d’une semaine déjà que madame de Fontenay était dans l’Oise, et que le temps glissait légèrement du lever aux fins des journées.

Ce matin-là elle se promenait comme à l’ordinaire, seulement Marie, un peu souffrante, ne l’accompagnait pas.

La jeune femme, vêtue d’un manteau rude, un chapeau d’homme en feutre, baissé sur les yeux, marchait allègrement dans les allées claires, le long des gazons, faisant sous ses pieds rouler, hors des coques fendues, les marrons d’acajou verni.


Par instants, dans le silence, un cri d’oiseau était