Elle aussi s’irritait, elle sentait que tout ce qu’il dirait et ferait ce jour-là lui semblerait hostile. Ce qu’elle n’admettait pas, c’était qu’il partît… Elle le sentait à mesure que, se conformant à l’attitude qu’elle avait prise la première, Philippe se hâtait, actif et résolu.
Une sourde et tenace résistance, un besoin de le contrarier, de peser sur son temps, de lui être désagréable et à charge grandissaient en Sabine. Elle ne comprenait plus qu’il partît. Avec une mauvaise humeur d’enfant capricieuse elle disait et faisait les choses inutiles, sans but précis, en détour à la crise de larmes.
Quand il soupira :
— Je n’ai plus qu’une demi-heure, je vais aller m’habiller.
Elle répondit :
— Pourquoi ? – et se mit devant la porte, obstinément.
Il insistait :
— Je t’en prie, puisqu’il le faut, c’est déjà assez triste.
Elle cédait :
— Alors, allez.
Et elle le rappelait aussitôt d’une voix fâchée, pour