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refermé une de ses mains sur le poignet de Philippe, et toute penchée à la fenêtre elle regardait dans l’ombre avidement. Son âme de volupté riait sur ses dents extasiées. Philippe sentait la fièvre de la jeune femme, il réfléchissait, il lui dit d’une voix de reproche :

— Qu’est-ce qu’il vous faut, à vous, pour que vous soyez heureuse ?

Elle tourna vers lui ses yeux d’enfant brûlante, appuya sa tête contre l’épaule de Philippe et répondit :

— Votre amour…

Puis, jetant dehors sa main nue, faible, puissante, elle ajouta :

— Et la possibilité de l’amour de tous les autres…

Par moments elle était sombre et distraite. D’autres fois elle accrochait à Philippe tous les ongles désespérés de son désir.

— Où, – s’écriait-elle en se tenant la tête comme devant un danger, un accident, – où, dans quelle portion de l’air puis-je goûter la forme délicieuse et mouillée qu’ont certains mots que tu dis ?…