La gouvernante allemande fut appelée auprès de ses nièces qui se trouvaient subitement orphelines et auxquelles elle croyait devoir se consacrer maintenant.
Sabine se fiança avec Henri de Fontenay.
Il l’aimait, il n’était pas mondain. Depuis six mois qu’elle le connaissait, elle l’avait jugé sérieux et droit, il faisait partie d’un petit groupe de jeunes gens qui s’occupaient de science. Sabine comprit bientôt avec regret que cet homme de mine rude et pourtant faible, comme si la vigueur du corps ne se communiquait pas à l’esprit, apportait moins à ses curiosités le culte de la découverte et de l’exact que le goût de l’activité, de l’air et de la course. Ce qu’il aimait le mieux dans ces expéditions en bateau et en ballon à bord desquels se tentaient des expériences émouvantes, c’était l’horizon, le large, l’embrun ; et quelquefois sa rêverie qui ne s’exprimait pas, qui pour lui-même ne s’éclaircissait jamais, s’attachait aux scintillements bleus de l’étoile, s’étonnait de l’infini.
Il n’avait pas l’éducation et la culture de la tristesse, et de telles révélations le précipitaient lourdement au fond ébloui de lui-même.