Page:Noailles - La Nouvelle Espérance, 1903.djvu/229

Cette page n’a pas encore été corrigée

L’idée lui vint qu’elle avait annoncé à Philippe Forbier sa visite à son atelier pour le vendredi qui venait.

On était jeudi. Elle pensa à lui écrire un mot pour se décommander ; mais, réfléchissant qu’elle avait l’air ainsi de se rappeler leur dernière entrevue et d’en redouter une nouvelle, elle décida qu’elle irait. Elle le pouvait ; tout lui était tellement égal !


Cet atelier de Philippe Forbier, au troisième étage, rue Jean-Bart, était une pièce large et nue, où traînaient de la terre et de la cire ; il y avait une table, une vieille armoire, des livres, un poêle. Le ciel changeant s’encadrait dans une haute vitre carrée prise dans le mur. Une autre pièce à côté avait un poêle aussi, un tapis, un divan, une pendule qui battait fort.

Madame de Fontenay se trouvait là depuis une demi-heure. Il était cinq heures maintenant. Le ciel gris obscurcissait le grand morceau de fenêtre. Il y avait en face un terrain vague où l’on commençait de construire, et on entendait le cri triste des scies sur la pierre, le camion qui passait, la voix des ouvriers.