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elle n’écoutait pas tout, il semblait à madame de Fontenay que cet homme discourait seulement de la passion amoureuse, de la passion dolente, sanguine, physique…

Elle se sentait émue et violente.

Quelques jours passèrent. Madame de Fontenay se demandait pourquoi elle allait pour la troisième fois chez Philippe Forbier.

Mal à l’aise, pendant le trajet qu’elle faisait au travers de Paris sombre, elle cherchait comment elle l’aborderait ; si elle lui dirait que son cours l’avait beaucoup intéressée, ou si elle lui demanderait l’adresse d’un sculpteur pour des leçons qu’elle désirait prendre.

Mais elle n’eut point à s’embarrasser de cela. Philippe Forbier la reçut autrement qu’il ne l’avait fait encore ; il vint à elle, le regard souriant et ouvert. Madame de Fontenay, allégée de sa contrainte, eut brusquement l’impression qu’elle devenait heureuse, incroyablement heureuse…

Le charbon brûlait, la lampe brûlait, et Sabine voyait mille lumières rouges et jaunes.

Comment se sentait-elle heureuse ? Elle n’aurait pu le dire exactement. Elle avait l’