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Madame de Fontenay, seule, regarda autour d’elle. La lampe sur la table de travail, malgré l’abat-jour de porcelaine rose, avait une lumière si forte qu’elle devait chauffer comme un foyer. La cheminée chauffait aussi ; du charbon y était rouge et vivant. Sabine trouvait merveilleuse cette chaleur, après le froid du dehors, la pluie du dehors.

Elle pensa :

— Je voudrais toujours vivre là.

Elle s’approcha un peu de la table ; il y avait des livres, des feuillets, des petites fiches de papier.

Elle se disait :

— C’est beau les gens qui travaillent, qui ne font que travailler…

Elle était tout habituée à cette pièce sourde et grave. Elle contemplait un grand fauteuil de tapisserie sombre, comme si elle devait s’y asseoir toujours.

Tout d’un coup elle songea :

« Mon Dieu, cet homme va revenir, me donner cette lettre, me dire au revoir ; je lui dirai au revoir, je m’en irai… je ne reverrai plus jamais cette chambre où il m’a semblé que