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arbre sur leurs genoux les égayait comme un cadeau.

— Je crois beaucoup aux histoires des fées, disait madame de Rozée en souriant – et, en effet, à l’écart de sa raison sage, son cœur y croyait. – Rien n’empêche, poursuivait-elle plaisamment, que, la nuit, des nains, en longs capuchons, viennent boire la rosée au calice amer des dents-de-lion…

Et Sabine se souvenait comme elle aussi avait aimé l’interminable histoire d’une famille de colimaçons, logée dans l’herbe sous un toit de feuilles mouillées.

— Vos contes français, dit madame de Rozée, n’ont pas, je crois, cette connaissance minutieuse du potager, de la ruche, de la souricière…

— C’est vrai, répondait madame de Fontenay, nos contes, ceux de Perrault, si beaux, s’adressent aux petits hommes et aux petites femmes que sont les enfants de chez nous. Ce sont des histoires sans innocence qui traitent de la vanité, de l’envie, de l’amour et de la prodigalité. Il y a dans Peau d’Âne un prince qui meurt de continence et du goût d’un gâteau où