qui pensait masquer sa gêne par la volubilité, racontait en désordre les embarras de son voyage, entassait les mots et riait gauchement en posant les deux mains sur le bras le l’autre.
Mais madame de Rozée, continuant de sourire par politesse, paraissait étourdie de ces élans, si différents des habitudes de réserve et de froideur qu’elle avait, et qu’elle croyait communes à toutes les jeunes femmes bien élevées.
Sabine sentit l’étonnement qu’elle causait ; pourtant l’attitude de madame de Rozée était si franche, si doucement sérieuse, qu’elle ne lui en voulut pas d’un calme qui ressemblait à une réprimande, et que se sentant brusquement redevenir toute jeune près de cette personne qui n’avait que deux ans de plus qu’elle, elle lui demanda, avec une modération de tout son être, si son père était là en ce moment, et si elle pouvait le voir, car elle ne l’avait pas prévenu de l’heure de son arrivée, afin qu’il en eût la surprise.
Madame de Rozée répondit qu’il devait être occupé à écrire dans sa chambre, et que sa fille