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Mais toutes ces choses étaient finies, finies tout d’un coup comme finit l’été un soir de pluie froide, comme finit l’ardente jeunesse.

C’étaient des possibilités qui étaient sorties de lui. Sans qu’il le sût encore, son âme de désir désormais se reposerait. Il aimerait sans cette fixité, ce choix terrible, étroit et tenace, qui, autrefois, faisait pour lui d’une femme incertaine et mobile, la seule place possible du plaisir et de la vie, l’unique aspect de l’air natal sans quoi on ne respire plus bien.

Maintenant il se disait que toutes sont pareilles à peu près, mouvantes, trompeuses et perverses. Et s’il restait ainsi, près de Sabine, c’est qu’elle lui paraissait un plus bel exemple de cette violence.

Il distinguait dans les âmes féminines les plans principaux : la passion, la dissimulation ; et il les voyait chez l’une comme chez l’autre.

Il disait « la ruse des femmes », comme il eût dit « leurs tempes douces » ; cela lui semblait une affaire de race, qu’elles avaient toutes en commun, sans beaucoup de nuances. Il percevait mal le particulier, et c’était ce que Sabine