Page:Noailles - La Nouvelle Espérance, 1903.djvu/174

Cette page n’a pas encore été corrigée

amusé, perspicace, quand cela eût dû, pensait Sabine, le jeter dans les délires du désir fixe ou de la colère. Elle s’offensait de ce que Pierre touchât, avec des paroles ordinaires, à ce que le silence et la compression eussent augmenté en lui.

Un soir de pluie, en février, il rencontra, sur le boulevard, madame de Fontenay qui cherchait une voiture. Il arrêta un fiacre et proposa à la jeune femme de la ramener chez elle ; elle répondit, hésitant un peu, qu’elle voulait bien ; et lui, plaisantait, avec cette habitude qu’il prenait de défaire le mystère et la gravité de l’équivoque.

Il s’inquiéta qu’elle fût bien installée dans cette voiture cahotante dont les vitres sonnaient ; il demandait qu’elle mît les pieds sur la boule d’eau chaude. Madame de Fontenay le remerciait, mais elle ne s’occupait pas en ce moment du froid et du chaud. Elle se sentait douce et fâchée, et pliait un peu vers son compagnon, ne sachant plus si elle cherchait ainsi la sécurité ou le danger.

Pierre, qui ne réussissait pas à remonter complètement une des vitres, s’en tourmentait et