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du château, tandis qu’elle, son mari, sa belle-mère, restaient de l’autre côté de la pièce, auprès de la table et des livres, comme des vieilles gens pour qui les paroles qui se disaient là-bas ne sont plus faites.

Si cela continuait, elle allait mourir de sentimentalité, en mourir en pleurant dans les mains d’Henri.

Et elle soupirait :

— Il va encore y avoir le mariage, cette atroce cérémonie du mariage.

Elle pensait que Jérôme aimait Marie, qu’il l’aimait un peu avant, et maintenant davantage. Il était de ces êtres qui ne se donnent qu’au lieu de l’arrivée, quand la certitude paisible ouvre et clôt le désir.

Au retour, à Paris, ce fut pour tous le temps pressé, bousculé. Sabine et sa belle-sœur vivaient dans les magasins. On ne tenait pas compte de Jérôme ; on ne le voyait presque plus, tant il était de son côté intéressé à empaqueter son ancien appartement, ses vieux papiers, sa vie de garçon.

Et le jour du mariage vint ; un jour très froid au commencement de décembre.