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elle pliait vers Henri, se réfugiait près de lui, revivait un peu de passé, de candeur, d’amour ; et lui la recevait simplement, sans nouvel élan, n’ayant jamais trouvé rien de changé.

La jeune femme s’occupait aussi à défendre Marie des vivacités de sa belle-mère, qui voyait dans ce mariage une question de trousseau, une obligation de se rappeler à la mémoire de quelques dames âgées et importantes. Elle organisait sur de nombreuses listes ce que seraient la cérémonie, les invitations, les cadeaux. Elle n’envisageait du futur bonheur de sa fille que le déménagement.

Sabine fut contente que le départ pour Paris se trouvât nécessairement avancé cette année-là.

Elle en avait assez des beaux aspects de l’automne, des matins trempés de rosée ronde, de voir dans le salon Marie et Jérôme entrer, gelés de leur promenade, essoufflés, contents, et se chauffer dans la bonne odeur des feux de campagne, où brûlent du bois déchiré, de la résine et des pommes de pin.

Elle avait assez des longues soirées où l’on entendait leurs deux voix basses, et le vent autour