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c’était pour elle la révélation émouvante des os profonds et secrets de toute la face délicate ; alors, soudain changée, elle devenait fraternelle, elle organisait autour de lui le contentement, la liberté. Elle eût voulu lui prendre la tête, et, la bouche douce dans ses cheveux, le consoler, le reposer de sa tendresse à elle, de sa tendresse mauvaise et nuisible.

Quoiqu’elle n’eût pas modifié ses sentiments à l’égard de Marie, elle préférait l’éviter.

Elle comprenait qu’il faudrait un jour qu’elle lui parlât de la démarche de son cousin et qu’elle lui proposât ce mariage. Elle pleurait à cette pensée ; elle était si fatiguée, si fatiguée, qu’il y avait des choses qu’il ne fallait vraiment pas qu’on lui demandât. Jérôme n’aurait pas dû la charger de cette besogne ; aussi, elle se donnait du temps, se traitait comme une malade qu’elle ménageait, attendant, pour aborder ce sujet, l’arrivée de sa belle-mère, et d’avoir eu quelques nuits de meilleur sommeil. Elle savait bien qu’elle ferait ce qu’il faudrait faire, mais elle y préparait ses forces lentement.

D’ailleurs elle avait été brave et droite, n’