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diminuait son impatience. Elle se reposait, elle ne se pressait pas de le rencontrer et de l’entendre.

Ce jour-là, vers le milieu de l’après-midi, comme ils avaient tous, Henri, Pierre, Marie, Sabine et Jérôme, longuement causé, assis dans les fauteuils d’osier de la large bibliothèque, Henri proposa une promenade à pied qui délasserait du lourd repos.

Sabine avait des lettres à écrire et ne pouvait les accompagner ; Jérôme, lui, n’aimait pas à marcher aussi longtemps qu’eux, il ferait une petite promenade mais pas une grande, il voulait se faire expliquer le temps exact que demanderaient l’aller et le retour. On se moqua de lui ; on l’abandonna.

Madame de Fontenay s’était levée pour remonter dans sa chambre, et elle restait là maintenant, retenue invinciblement par la présence de Jérôme, qui mettait comme un poids dans son âme et la rivait à lui.

Ils étaient seuls.

Elle fit semblant de chercher sur la table où les journaux traînaient un papier qu’elle disait y avoir posé. Elle répétait : « Où l’ai-je mis ? » en