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un radicalisme attendri, – il l’entraînait chez le sous-préfet, chez les maires, où l’on parlait de syndicats agricoles et des prospérités futures.

Cette campagne électorale paraissait toute champêtre et familiale, elle se précisait dans les vignes, au bord du blé, aux fêtes des écoles où M. de Fontenay couronnait les enfants d’un feuillage en papier vert et prononçait de petits discours.

La reconnaissance qu’on lui manifestait pour avoir doté telle commune d’une pompe à incendie lui faisait éprouver noblement le sentiment de l’embarras et de sa propre générosité.

Madame de Fontenay avait auprès d’elle Marie.

La jeune femme, après la détresse des premières journées inoccupées, s’adoucissait.

Tout le jardin coulait de gommes molles, de sourdes harmonies et de parfums de miel.

C’était, dans les allées, une effervescence de chaleur, de soleil, de mouches ivres, précipitées du ciel et voyageant…

À quelques places du jardin, l’arôme de certaines fleurs – de l’œillet double et de la tubéreuse –