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des plaines herbeuses, ces bourgs roulés au creux du terrain gênaient sa pensée lasse et avide de clair espace. Elle vit ce qu’elle promènerait au bord de ces routes, sous l’amer feuillage des noyers, de regrets, d’impatience et de désir.

Quand elle fut dans sa chambre elle s’appuya à la fenêtre, pensa à la douceur du passé monotone, aux joies d’autrefois, à ce qu’elle avait encore en elle d’enfantin l’autre été, et à jamais perdu, car le poison coulerait désormais le long de l’avenir.

Elle regardait la pluie.

Et elle écoutait tomber, sur le petit toit de zinc qui avançait sous sa fenêtre, le bruit des gouttes d’eau disparates.