Page:Noailles - L’honneur de souffrir, 1927.djvu/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

76
L’HONNEUR DE SOUFFRIR

XLIII


Si l’esprit survivait à la chair, je saurais
Quel infini d’amour avec moi disparaît.
Si mon âme flottante environnait ma tombe
Je saurais quel gosier de pensante colombe
Est muet sous la terre et les cieux qu’il chanta.
Je saurais révérer en son sinistre état
Ce corps où la raison fut égale au délire.
J’écouterais le sol où se tait cette lyre,
Et je verrais venir tous les parfums du soir
Sur le cœur le plus doux qu’on ait pu concevoir…