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L’HONNEUR DE SOUFFRIR

VIII


Chaque matin m’accable et la couleur de l’air
Me fait mieux découvrir l’indifférent désert
Où, depuis que leur cœur jamais plus ne respire,
Je n’ai rien à savoir et je n’ai rien à dire.

Je songe au jour parfait où, le souffle arrêté,
Entraînant avec moi mon ineffable été,
Je serai parmi vous dans ce pays de pierre
Que mon œil offensé contient sous sa paupière.