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L’HONNEUR DE SOUFFRIR

XCIII


Des arènes de fleurs brillant auprès des portes.
Les puissants coloris dédiés au trépas.
Le silence baignant ces bouquets qu’on apporte
Languissamment à ceux qui ne le sauront pas.
— Renouvelant en moi les tristesses subies,
Tenant les yeux baissés, j’ai gravi pas à pas
Le roc doré montant vers la chaude Arabie,
Où, sous l’infinité jubilante des cieux,
Les palmiers et les pins filtrent le vent soyeux.
Dans la gracilité des arbres funéraires
L’aigle abattu des morts a suspendu son aire.