La bonne, harmonieuse et longue sauvegarde…
— Voici, je n’ai plus peur de toi, je te regarde.
Je t’aime, comme j’ai parfois aimé l’été,
Je n’ai plus de désirs, ni de félicité
À toucher le printemps, ses rosiers et ses roses ;
J’ai vécu tous les jours, j’ai vu toutes les choses,
Tous les maux de l’esprit humain, je les ai sus,
J’ai porté le malheur des vœux vifs et déçus,
J’ai connu la rosée et l’âpre sécheresse,
Je sais comme l’espoir ondoyant monte et baisse,
Comme l’on est souvent au sortir du sommeil
Épouvanté de voir le jour tendre et vermeil,
Comme rien, hormis toi, n’est égal ou durable ;
— Lance-moi ton lacet, tes flèches et ton sable,
Et que je jette en toi la douleur et l’ardeur,
De ma raison malade et de mon mauvais cœur…
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