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Je sais que rien n’existe où ne sont pas mêlés
Ton désir et le mien asservis et farouches,
Et je n’ai soif de l’eau que si tu mets ta bouche
Au bord du beau ruisseau plein de cailloux roulés.

Je ne crois pas au temps, au soleil, aux orages,
Je ne crois qu’à l’amour triste et doux seulement.
— C’est le jour quand tu ris, et la nuit quand tu mens,
Et l’infini s’épuise au lac des deux visages
Quand mon tourment avide aspire ton tourment…