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LA MUSIQUE


À ma mère, musicienne.


Ma mère, que les dieux formèrent dans l’Attique,
Moi qui suis votre esprit persistant et grandi,
Faut-il que jamais plus, dans le soir romantique,
Quand la fraîcheur du lac au chaud azur réplique,
Je n’entende, les yeux par les pleurs attiédis,
Sur le clavier soudain pareil au paradis,
Plus beaux que ce qu’on sent, plus beaux que ce qu’on dit,
Les oiseaux délivrés par vos mains pathétiques ?