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À RUDYARD KIPLING


Qu’il est beau, cet instant obscur et fortuné
Où, dans l’humilité et le silence, est né
Un de ces cœurs puissants, nouveaux et nécessaires,
Qui dilatent le globe au moment qu’ils l’enserrent,
Et donnent aux humains la joie imaginaire
Et le bonheur d’être étonnés !

Mieux que le feu des Grecs sur la montagne antique,
Annonçant les hauts faits entre l’herbe et les cieux,
L’enfant universel et cependant unique
Est un brûlant sommet par qui tout communique,
Et le monde entre dans ses yeux.