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Plusieurs de ces poèmes furent publiés dans la Revue de Paris durant la dernière décade. Bonaparte, écrit pour le centenaire de la mort de Napoléon, avait paru antérieurement à la Revue de France. D’autres périodiques ont fait connaître ensuite, selon l’ordre des commémorations, divers morceaux de circonstance, saluts à des tombes poétiques, couronnes votives pour des écrivains, des orateurs, des musiciens, hymnes d’admiration à des héros de l’air. L’Illustration, qui avait offert à ses lecteurs le Souvenir des aïeux, où l’évocation de la terre paternelle s’achève sur une réminiscence émue et charmée du Voyage de Sparte, accueillit de même les Îles bienheureuses, petits commentaires lyriques pour des images auxquelles le poète se plaisait à reconnaître « une couleur de joyaux ».

Ce recueil une fois établi avec soin et divisé en trois parties, il fallut en choisir le titre. Recherche délicate, souci obsédant pour la malade. Un jour, il est vrai, songeant au distique fameux des Éblouissements :

Accueillez-moi ce soir dans l’ombre où se confondent
L’héroïsme et la volupté,


le poète s’avisa enfin d’une inscription à son goût : Héroïsme et volupté… Les beaux vocables !… Et cependant, cette enseigne radieuse, triomphante, s’accordait-elle vraiment avec une œuvre aux harmonies voilées, presque funèbres ? Non certes, et madame de Noailles s’en déprit aussitôt ; mais là-dessus, toute décision fut ajournée, et le temps, qui était bref, ne lui permit point de faire un autre choix. La fatalité seule devait imposer à ces feuillets posthumes le titre nu qui leur échoit.

Une nouvelle série de poèmes allait d’ailleurs s’ouvrir dans le courant de février 1933. Sans doute, la comtesse de Noailles