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ÉVOLUTION


à M. Jean ROSTAND


Peut-être que parfois, dans la nuit chaude et blanche
Du naissant univers, le monde des parfums,
De son haleine altière enivrait un à un
Les puissants animaux arrêtés dans les branches.

La bête veloutée, et que domptait l’instinct,
Sentait le soir bleuir sa cervelle légère,
Et le suave élan des odeurs messagères
L’enivrait d’un plaisir langoureux et hautain.