par sa naissance et ses capacités intellectuelles, à partager le trône de Pologne. Mlle de Montpensier, cousine du Roi, trop jeune, et Mlle de Longueville, fille du premier lit d’Henri II d’Orléans, duc de Longueville, furent vite écartées ; Mlle d’Épernon parut « trop dédaigneuse » et Mlle de Guise « trop sage ». Louise-Marie de Gonzague (Mlle de Nevers), de grande naissance, fille de Charles Ier, duc de Nevers et de Mantoue, mort en 1637, élevée en France, sembla réunir toutes les conditions voulues.
Le sieur de Brégy de Flecelles, « jeune et fringant », âgé d’environ 30 ans, conseiller du Roi, nommé ambassadeur extraordinaire en Pologne pour mener l’affaire, s’en tira fort habilement. Un charmant portrait de la princesse et les dehors séduisants sous lesquels Brégy la présenta impressionnèrent Wladislas qui bientôt, quoique « malade, usé », s’enflamma pour elle ; Jean-Casimir, son frère, alors dans les ordres, se montrait favorable au parti. Dans cette alliance, le roi Wladislas trouvait, outre les avantages physiques de la princesse, une honorable union n’imposant, croyait-il, aucune obligation d’alliance politique. Mazarin espérait bien, au contraire, faire pénétrer ainsi l’influence française en Pologne, et loger « une flèche dans le flanc de l’Autriche », suivant l’expression de M. le duc d’Aumale. Ce serait également le plus simple moyen de fermer l’hôtel de Nevers, vu par la Cour d’un mauvais œil. Le cardinal poussa donc de toute son énergie vers une conclusion.
Le roi Wladislas envoya par mer le comte Gérard Denhof, palatin de Poméranie, en qualité d’ambassadeur extraordinaire, pour ratifier le mariage, et, après dix-huit mois de négociations, le contrat fut enfin signé à Fontainebleau, le 26 septembre 1645. La dot de la princesse Marie sera de 700 000 écus[1].
- ↑ Bibl. Nat., ffr. V. 4330-137. Contrat de mariage entre Wladislas, roi de Pologne, et Louise-Marie de Gonzague-Clèves. Fontainebleau, 26 septembre 1645.
