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NOA NOA

Je visitai le district et je finis par trouver une assez belle case, que son propriétaire me céda en location. Il s’en construisait

une autre, à côté, pour l’habiter.

Le lendemain soir, comme nous revenions à Papeeté, Titi me demanda si je voulais bien la prendre avec moi :

— Plus tard, dans quelques jours, quand je serai installé.

Titi avait à Papeete une terrible réputation, ayant successivement enterré plusieurs amants. Ce n’est pas là ce qui m’eût éloigné d’elle. Mais, demi-blanche, et malgré les traces de profondes caractéristiques originelles et très maories, elle avait à de nombreux contacts beaucoup perdu de ses « différences » de race. Je sentais qu’elle ne pouvait rien m’apprendre de ce que je désirais savoir, rien me donner du bonheur particulier

que je voulais.

— Et puis, me disais-je, à la campagne, je trouverai ce que

je cherche et je n’aurai que la peine de choisir.