Page:Noa noa - 1901.djvu/227

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
226
NOA NOA

Roüa Hatou, espèce de Neptune tahitien, dormait au fond de la mer, dans cet endroit.

Un Maorie fut assez imprudent pour y aller pêcher, et, son hameçon s’étant accroché aux cheveux du Dieu, le Dieu s’éveilla.

Furieux, il monta à la surface pour voir qui avait eu l’insolence de troubler son repos, et, quand il sut que le coupable était un homme, il décida aussitôt que toute la race humaine, pour expier l’impiété d’un seul, périrait.

Du châtiment, pourtant — mystérieuse indulgence — fut excepté précisément l’auteur du crime.

Le Dieu lui ordonna d’aller, avec toute sa famille, sur le Toa Marama[1], qui, d’après les uns, est une île ou me montagne, et, d’après les autres, une pirogue, une « arche ».

Quand le pêcheur et sa famille se furent rendus au lieu dit, les eaux de la mer commencèrent à monter. Elles ouvrirent peu à peu jusqu’aux sommets les plus élevés, et firent périr tous les vivants, à l’exception de ceux qui s’étaient réfugiés sur (ou dans) le Toa Marama.

Plus tard, ils repleuplèrent les Îles[2].

  1. Toa Mamma signifie « Le guerrier de la Lune ». Cette étymologie donne à penser que la maléfique Hina fut pour quelque chose, selon les croyances populaires, dans le cataclysme du déluge.
  2. Cette légende est une des nombreuses explications maories du déluge.