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NOA NOA

Afin que le Roi, le seul Roi, Taora,
Couve à nouveau l’œuf de l’éternel mystère,
Afin que le Roi, le seul Roi, Taora,
Partage à de plus grands que l’homme la terre.

Et comme une femme était, au premier jour,
De qui procéda la vie et l’espérance,
Qu’une femme aussi se lève, au dernier jour,
De qui vienne la mort et la délivrance.

Tu n’échapperas pas à l’amour des Dieux !
Ils te posséderont dans ta juste joie,
Tehura, glorieuse amante des Dieux,
Ou tu seras dans ton désespoir leur proie !

C’est l’heure des Dieux, c’est soir des Dieux, c’est Soir !
Viens : pour les servir c’est toi qu’ils ont élue.
C’est soir de la mort et de l’amour, c’est Soir !
Viens : pour les aimer c’est toi qu’ils ont voulue.

Et l’enfant voit dans sa terreur le sanctuaire
Antique, l’appareil des rites mortuaires,