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tremblement, comme, l’autre, l’occasion d’être heureux sans espérance.

Lecteur, c’est le point de vue — il fallait le dire — de ce livre ; l’objet de l’œuvre écrite est celui de l’œuvre peinte, en l’œuvre peinte perçu, puis littérairement (selon, toutefois, et comme le prescrivait le fait de la collaboration, des procédés déjà vérifiés par l’expérience de maints auteurs[1] et sans prétentions à de la nouveauté) désigné.

Le héros, humain, des passions, reste le peintre.

— Mais ne nous ment-il pas ? et pourquoi le croire ? Qui nous donnera la certitude qu’elle soit vraiment, l’île lointaine où nous ne sommes pas allés, cette terre délicieuse et condamnée ? damnée ? Dans le même décor un autre, sans doute, eût entendu d’autres paroles…

— Par quelle fausse indépendance d’esprit, au lieu d’écouter la seule voix qui s’élève, quêterais-tu en des résonances qui n’ont pas vibré les termes absents d’une comparaison vaine ?

  1. Toutefois, je dois noter que la simple alternance de la prose et des vers a suffi pour rebuter plusieurs éditeurs ; ils affirment qu’il n’y a pas de lecteurs pour ce genre d’écrire. Je conserve les autographes où ces commerçants ont consigne leur unanime opinion. — documents, dont je ne m’exagère pas la valeur, pour l’histoire littéraire de mon temps.